CHRISTIAN
SIMEON
AUTEUR - SCULPTEUR
Névrotik-Hôtel
Mise en scène Michel Fau
Trame et dialogues Christian Siméon
Chansons Michel Rivgauche, Julie Daroy...
Musiques Jean-Pierre Stora
Décor Emmanuel Charles
Costumes David Belugou
Lumières Joël Fabing
Maquillages Pascale Fau
Perruque Laure Talazac
Assistant à la mise en scène Damien Lefèvre
Avec Michel Fau et Antoine Kahan
Piano Mathieu El Fassi
Accordéon Laurent Derache
Violoncelle Lionel Allemand
Arthur Rimbaud disait : « Rien n’est beau que le faux, le faux seul est aimable. » Une certaine théâtralité factice
me fascine, me fait rire et m’inquiète. Je veux continuer mon travail sur le travestissement et sur la voix transformée, par des chemins différents. C’est pourquoi, et en compagnie du charismatique Antoine Kahan, je vais tenter d’incarner la vérité de l’artifice…
À partir de chansons inédites de Michel Rivgauche et d’autres, sur des musiques mélancoliques et raffinées de Jean-Pierre Stora, j’ai demandé à Christian Siméon d’inventer un conte maléfique et pathétique : l’étrange histoire d’une vieille dame dévastée par la vie, seule dans une chambre d’hôtel en bord de mer, qui propose à un joli groom agaçant un contrat funèbre et délicat.
Cela ressemble à une vertigineuse mise en abyme des clichés humains, mais c’est aussi un hommage décalé et poignant à la grande chanson française. « Ma vie visible ne fut que feintes bien masquées » disait Jean Genet…
Michel Fau
Production Scène conventionnée pour le Théâtre et Théâtre Musical - Figeac / Saint-Céré - Festival de Théâtre de Figeac
Coréalisation C.I.C.T. - Théâtre des Bouffes du Nord
Note d’intention de Christian Siméon
Qui a vu L’impardonnable revue pathétique et dégradante de Monsieur Fau ou Le récital emphatique, ou les errances de tante Geneviève et autres incarnations dans les grands spectacles d’Olivier Py, comprendra ce que je veux dire.
Il existe un personnage inventé, unique et bouleversant, chanteuse approximative mais Diva Assoluta, souvent de mauvaise humeur, image d’une sophistication pompidolienne, que dis-je, giscardienne, petite cousine de Gwynneth Jones, Régine Crespin et Léonie Rysaneck, bête de scène dans son acceptation la plus dévastatrice, capable de danser la danse des sept voiles et de chanter l’air de Dalila tout en draguant outrageusement son pianiste, imperméable à tout doute et sûre d’un pouvoir d’attraction sexuel dévastateur et échevelé, une artiste jamais vulgaire, jamais perdante, que rien ne rebute, rien n’arrête, qui peut interpréter Massenet, Bizet et Carla Bruni dans le même spectacle (elle est la seule au monde à pouvoir faire cela) et qui hante les scènes de France les plus chanceuses. Je dois à cette Ava Gardner insolente et mezzo soprano revue par Dubout parmi mes plus jubilatoires émotions de spectateur. Cet être virtuel existe, Michel Fau l’incarne au gré de ses envies et chaque fois à ma plus grande stupéfaction. Il y a des choses auxquelles on ne s’habitue pas.
Alors lorsque Michel Fau m’a proposé de prendre en charge, pour cette grande dame du chant lyrique (bon, ici du chant réaliste, elle peut vraiment tout faire) qu’il incarne de manière ahurissante, une machinerie théâtrale, trame et dialogues, et d’enchâsser pour elle, dans une vraie pièce de théâtre (après tout, c’est mon métier), des chansons de Michel Rivgauche et Jean-Pierre Stora, chansons écrites pour des comédiennes puis refusées par lesdites comédiennes, mon sang n’a fait qu’un tour. La réponse était oui. Oui oui oui. Et encore oui. Et dans la joie encore. Outre que cela m’a valu de passer toute une après-midi chez lui à l’écouter interpréter pour moi tout seul toutes les chansons. En sortant, je me suis dit que j’avais une vie bizarre. Bon, tout ceci pour dire mon enthousiasme à entrer dans une aventure de ladite Diva, et mon engagement à tout tenter pour lui tricoter un livret digne d’elle, une histoire et des dialogues à la mesure de sa folie sans limites.
Alors voilà. Il y avait d’un côté une quinzaine de chansons magnifiques dues au talent d’un compositeur, Jean-Pierre Stora, d’un parolier, Michel Rivgauche et de quelques autres. De l’autre, deux comédiens, Antoine Kahan et Michel Fau, encore et toujours. Un merveilleux scénographe résolu au rose et vert, Emmanuel Charles. Un costumier de même couleur et de même détermination David Belugou. Trois musiciens hors normes, Matthieu El Fassi, Laurent Derache et Lionel Allemand. Un éclairagiste intrépide, Joël Fabing. Une maquilleuse de combat, Pascale Fau. Un Festival de Figeac prêt à tout. Et un metteur en scène et porteur du projet, tiens, encore Michel Fau. Restait à écrire la pièce, relier les chansons dans une dramaturgie cohérente. Avancer dans la sacralisation du Kitch qui ose dire son nom et raconter comment, dans un hypothétique établissement de la côte d’albâtre, le Nevrotik Hôtel, une riche Lady Margaret allait s’employer à harceler sexuellement un groom charmant et non dénué de répondant, appelé Antoine. Et tout ceci en chanson.
J’ajoute que comme j’allais écrire le texte, je me suis dit que j’allais pouvoir, en plus, assister au spectacle toutes les fois que j’en aurais envie, sans payer ma place. Pas par pure radinerie, mais parce que cette Diva me fait l’effet du prosac sans les contre indications. Elle n’est pas chimique, elle est alchimique. Et elle me rend une confiance dans le monde, bien abimée ces derniers temps. Tout ne va pas si mal que ça puisqu’une telle incarnation est possible.
Bon, j’arrête là pour ne pas passer pour un courtisan fanatisé. Qu’on sache juste que Michel Fau a été le premier comédien à interpréter un de mes textes sur une scène de théâtre. C’était en 1997. C’était « Hyène ou le monologue de Théodore-Frédéric Benoît », un texte noir, étouffant et sans espoir. Et quand Michel a commencé à jouer, les spectateurs ont ri. À mon plus grand étonnement. J’ai alors compris la force du rire en terrain dramatique. C’est vrai aussi que les spectateurs riaient moins à la fin. 22 pièces et un Molière plus tard, je peux dire que la leçon que Michel m’a donnée ce jour là a imprégné mon travail d’auteur. C’était en 1997, au 18 Théâtre, dans une mise en scène de Jean Macqueron. Auteur débutant, j’ignorais alors tout de la chance qui m’était donnée.
Christian Siméon, Paris, le 27 mai 2016
Par Carmen Lunsmann
Diffusion : vendredi 6 janvier 2017
Autores: Christian Siméon, Jean Pierre Stora. Elenco: Omar Calicchio y Federico Barón. Dirección: Gonzalo Castagnino. Dirección musical y piano: Juan Pablo Schapira. Sala: Cultural San Martín, Sarmiento 1551. Funciones: martes, 20.30. duración: 80 minutos.
Un humor irónico, satírico, que escapa al ridículo, pero coquetea con lo burlesco y el kitsch define este melodrama musical de cámara, con gran influencia de la comedia de boulevard, del coautor de El cabaret de los hombres perdidos, Christian Simeón. Omar Calicchio, que también actuó en la anterior, es el exquisito y muy creativo mascarón de proa que se apodera de esta fantasía, jugada por una dama, con algo de Cruella De Vil, lady Margaret y un "botones" de hotel, que pasará a llamarse boy.
Calicchio compone una diva en decadencia, un transformista que recuerda a la voluminosa Divine. Él es ella, en un papel incandescente, atrevido y manipulador de ese boy, al que intenta conquistar empleando como arma de seducción el dinero. Pero, a la vez, le exige firmar un contrato en el que el muchacho tendrá que participar de un juego casi sadomasoquista, en el que deberá interpretar distintos personajes: un marinero, un caballero, un rehén. Estas circunstancias les posibilitarán un entorno de sutil y erótica seducción, matizada con un humor zumbón, en el que a medida que avanza la historia, se mechan melodías de ritmos suaves o más intensos que refieren a la vieja canción francesa, tan melancólica como suavemente dramática.
La acción se desarrolla en una habitación de hotel, en el que predomina el color rosa, lo que da la sensación de vivir en una extravagante caja de bombones, en la que Margaret y el boy coquetearán un poco histéricamente mediante actitudes de aceptación y rechazo, en una constante vorágine bien orquestada no solo por la participación en vivo del músico Juan Pablo Schapira, también por el movimiento coreográfico y esas voces que, más que cantar, dicen lo que les ocurre, los afecta y los hace sufrir de pena por el amor perdido, o el tiempo perdido, debido a esos aletargados coqueteos que solo los conducen a la frustración.
Desde la dirección, Gonzalo Castagnino (Asesinato para dos) prefirió jugarse al tono ingenuo, en lugar de aludir a esos atisbos de crueldad que pide el texto. No obstante, guio a sus intérpretes por un clima de romanticismo, en el que Federico Barón es un pichón de partenaire, que hace lo que puede frente a un avasallante Omar Calicchio, conocedor de los secretos de un oficio que le otorgan el poder de una actuación soberbia, minuciosa y arrebatadoramente sorprendente.
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